Union européenne : vers un retrait simultané du Traité sur la Charte de l’Energie

Après le retrait de plusieurs pays européens, dont la France, du Traité sur la Charte de l’Energie, la Commission européenne a présenté une proposition de retrait simultané de tous les États membres de l’Union européenne. Cette suggestion résulte principalement de l’échec des efforts de modernisation dudit traité.

La Commission européenne a appelé les Etats membres de l’Union européenne (UE) à se retirer du Traité sur la Charte de l’Energie (TCE). En effet, après que l’Allemagne, la France, l’Espagne, ou encore les Pays-Bas, ont annoncé leur volonté de sortir du traité, la Commission leur a emboité le pas en proposant au Conseil de l’Union européenne un texte de loi actant le retrait de l’UE du TCE .

L’UE change donc de politique en la matière, puisque la Commission européenne avait initialement proposé la ratification d’une version modernisée du traité. Dans son communiqué, cette dernière a déclaré que le projet de modernisation du TCE n’avait pas rencontré de succès majoritaire auprès des Etats membres. Un retrait constituerait donc l’approche « la plus cohérente, d’un point de vue législatif et politique » .
La Commission européenne, tout comme les gouvernements des pays s’étant déjà retiré du TCE, souligne la dissonance de celui-ci avec les enjeux climatiques contemporains, très peu pris en compte au moment de sa rédaction dans les années 1990.

Reste à savoir ce qui adviendra des réclamations faites en application du TCE.

Le TCE prévoit une « sunset clause » en son article 47.3, c’est-à-dire une disposition qui maintient en vigueur ses effets vis-à-vis les investissements réalisés dans la zone d’une partie contractante pendant une période de 20 ans suivant le retrait de cette dernière du traité . D’après la Commission, un retrait général et coordonné des Etats membres rendrait l’article 47.3 nul et en neutraliserait les effets. La Commission a affirmé que cette dernière disposition n’aurait « pas d’impact sur les relations intra-UE, sur lesquelles le TCE n’a jamais eu, n’a pas et n’aura pas vocation à s’appliquer ».

La conformité d’une telle solution au regard du droit international est cependant incertaine. La réponse à cette interrogation devra sûrement être apportée par les tribunaux arbitraux.

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